Le matériel des dentellières.
Une bobine de fil et une autre de cordonnet de lin, posées sur un support en bois pour que les fils se déroulent bien et ne s'emmêlent pas, un crochet n°0,75 ou n°1, une paire de ciseau de brodeuse, un cône en bois permettant d'égaliser tous les ronds, voilà le matériel indispensable de la dentellière bigoudène.
Avant les femmes achetaient les bobines de fil et de cordonnet à la Coopérative Maritime, car les dentellières étaient surtout des femmes de marins, touchées par les crises sardinières à partir de 1903. A partir de cette époque, dans les ports du Finistère Sud, les femmes apprirent la dentelle au crochet, dont la dentelle d'Irlande, la dentelle bigoudène, la dentelle de l'Ile Tudy... Mais toutes ces femmes n'avaient qu'un seul et même but : gagner un peu d'argent pour nourrir leur famille. Ce travail d'aiguille se transmit alors traditionnellement de générations en générations, encouragé par des dames de la haute société et par des soeurs.
Au début de l'ère de la dentelle, généralement, le crochet ne s'achetait pas, mais il était fabriqué avec un fil de fer solide, auquel on donnait la forme du crochet, et que l'on fixait sur un morceau de bois qui servait de manche ou de tige. Cet outil rudimentaire était utilisé à longueur de journée par les femmes, les jeunes filles, les fillettes et même par les mousses, qui attendaient de pouvoir embarquer sur une chaloupe. Il fallait crocheter le plus possible pour survivre.
Le fil, généralement de couleur écru, est très fin...
Tandis que le cordonnet en lin est plus épais car il sert au bourrage des motifs. Autrefois on l'appelait aussi "bourdon". Actuellement, le cordonnet a tendance à se faire rare, il est souvent difficile d'en trouver dans les commerces.